Les écrans et technologies numériques prennent une part croissante et envahissante dans l’activité humaine au XXI^e siècle. Ils offrent un nouvel espace d’interactivité sociale quasi illimité et peu régulé, prisé en particulier par les adolescents. Ils sont aussi, notamment pour les plus jeunes, le support croissant voir exclusif des occupations de jeux. Pour les adultes le temps passé en situation d’écrans que ce soit à visée professionnelle ou récréative ne cesse d’augmenter. Il est aujourd’hui de 4h par jour pour les écrans numériques, en plus des 3h50 consacrées à la télévision… La régulation de ces nouvelles activités humaines représente un enjeu sociétal et probablement sanitaire tant les alertes au temps passé et à la perte de contrôle sont nombreuses. Les jeunes pourraient être les plus vulnérables à ces nouvelles formes de pathologies addictives. Mais de nombreuses questions se posent : Peut-on vraiment parler d’addiction ? Et si oui, quelles sont les données de la littérature sur les troubles addictifs liés aux écrans et quels en sont les facteurs de risques, les outils de prévention et de régulation possibles ? Peut-on, enfin, mieux décrypter et comprendre les rapports des adolescents à ces outils afin de mieux les préserver des risques éventuels ? Cette session aura pour objectif de discuter la réalité et la place de ce risque addictif ainsi que de réfléchir sur les outils de contrôle et de régulation. Dans un premier temps Aurelia Gay, psychiatre et addictologue au CHU de Saint-Étienne nous apportera des éléments de cadrage scientifiques et cliniques sur les addictions aux écrans à travers des données de la littérature. Ensuite Jean-Pierre Couteron, psychologue, ex président de la fédération addiction, proposera une lecture psychopathologique de la relation aux écrans et les modalités de régulation qui peuvent en découler. Enfin Jocelyn Lachance, socio anthropologue, Maître de conférences en sociologie à l’université de Pau, nous donnera des éclaircissements sur le relations de l’adolescence contemporaine au numérique afin de mieux contextualiser les outils de prévention.